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Festival de la Catéchèse oecuménique d’Oullins

50 ans ! on a toujours la flamme !

Samedi 1er juin 2024

11h00 : Célébration oecuménique

12h30 : Grand banquet de la fraternité

14h00 : Jeux, espace librairie

15h00 : Spectacle de théâtre « reflets d’histoires »

16h00 : Final et goûter

La célébration

La fête

Témoignage de Aude

Quand j’avais 7/8 ans, moi qui n’étais pas baptisée, je suis venue à la catéchèse oecuménique pour faire comme mon amie Vinciane… J’adorais ces séances, où j’avais l’impression d’apprendre plein de choses en occupant mes doigts, où l’on chantait à tue tête, et où l’on trouvait toujours un moment pour courir dans ce beau parc. 
Une fois grande, j ai réalisé à quel point ce lieu m’avait enseigné nos ressemblances, entre catholiques et protestants, entre croyants de toutes les religions et entre tous les membres d’une même humanité…. en cultivant nos valeurs communes, tout en respectant nos petites différences.
J’ai quitté la région lyonnaise pour le travail, j’ai rencontré Sébastien et quand nous sommes revenus nous installer par ici, nous avions 2 enfants, presque 3. 
Il était alors évident que nos enfants viendraient aussi ici, apprendre à connaître Dieu, apprendre à connaître l’histoire de Jésus et des Chrétiens, apprendre à développer les valeurs humanistes qui nous sont chers…  La méthode du KT oecuménique est toujours aussi ambitieuse et joyeuse, pointue et ludique, facile en somme, malgré le niveau parfois élevé des textes choisis, donnant lieu à de grands débats sur le chemin du retour… 
C’est cette école du bien vivre ensemble, un lieu où on apprend à se respecter à discuter ouvertement que j’ai retrouvé et qui me semble si précieux dans notre monde pour accompagner nos enfants à grandir. 
C’est une joie pour nous de les savoir tous les trois si bien accompagnés sur leur chemin. 
Merci à tous. 
Aude

Prédication de don Bruno

Quelle a été ma course, pour qui pour quoi ?
Pour ce que j’en ai vécu et vu, le catéchisme œcuménique est un lieu de respect et d’affection fraternelle, un lieu de joie, d’espérance et d’hospitalité. Puisse-t-il être aussi – mais c’est chacun d’entre vous qui peut le dire de soi -, être un lieu où l’on apprend à être bénédiction pour l’autre jusqu’à vouloir le bien même de celui qui ne nous aimerait pas.
Cela fait 50 ans que la catéchèse œcuménique existe et pourtant, pour reprendre l’épître de Paul, elle ne doit pas ralentir son élan. Tout n’est pas arrivé, la marque finale n’est pas encore inscrite car l’Esprit saint n’a pas fini de nous entrainer « afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés ( Jn 11,52) ». On ne connait pas l’avenir mais on sait qu’il y a un « à venir » avec son lot d’épreuves, de joie, et d’incertitudes comme celles, par exemple, que peut engendrer des départs à la retraite où des arrivées en nouvelle mission. Ce sont des appels à tenir bon dans la joie, l’assiduité à la prière, l’hospitalité et le service des frères et sœurs qui sont dans le besoin.
Ne recevons pas ces paroles de Paul comme une douce utopie que l’on aime entendre dans nos assemblées car elles nous réchauffent le cœur. Recevons-les comme un appel à une lutte olympique, une course de fond, un saut d’obstacle dont la récompense n’est pas une médaille ou une couronne mais les bras du Christ tendu vers nous et disant : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde (Mt 25). »
 C’est cette course qu’il nous faut courir pour emporter le prix de l’amitié fraternelle et de l’amour de Dieu. Notre monde n’a pas besoin de coureur sur tapis roulant ou de sauteur à l’élastique qui font du sur place, il a besoin de véritables sportifs de Dieu, des disciples à qui il dit : « allez dans le monde entier. Proclamez l’Evangile à toute la création (Mc 16,15). »
Dans le stade de la catéchèse œcuménique, voilà l’esprit, (l’Esprit ?) dans lequel j’ai voulu courir.
Et vous : quelle est votre course ?

Bruno Atthuyt Curé de la paroisse catholique d’Oullins

Message de Christian Delorme

Le baptême de deux petits enfants d’une famille amie, Théodore et Basile, m’empêche d’être physiquement avec vous, ce samedi 1er juin, pour célébrer et fêter les 50 ans de la catéchèse oecuménique. J’en suis fort contrit, mais cela ne m’empêche pas d’avoir, avec vous, le cœur en fête et débordant d’action de grâce !
Les années que j’ai vécues, entre 2007 et 2014, au service de la paroisse catholique d’Oullins, ont été pour moi des années très heureuses, riches en aventures et en rencontres humaines qui ne s’oublient pas. Or, un de mes plus grands bonheurs a été de pouvoir vivre pleinement, dans cette ville de l’Ouest lyonnais, une forme d’œcuménisme du quotidien entre fidèles catholiques et fidèles protestants. Non pas un œcuménisme institutionnel ( il faut que celui-ci existe aussi ! ), mais un œcuménisme de l’amitié, un œcuménisme du goût d’être ensemble, d’étudier ensemble, de prier ensemble, de faire ensemble. Un œcuménisme qui permet que, baptisés au sein d’Eglises différentes et fidèles, chacun, à notre « Eglise-mère », nous pouvons partager librement les choses de la vie, contribuer de concert à enrichir la vie sociale de la Cité, témoigner d’un égal attachement au Christ Jésus, vivre une même passion pour la lecture, l’interprétation et la méditation de la Bible, et avoir, ensemble, une force décuplée pour transmettre avec enthousiasme tout cela aux nouvelles générations !
Il paraît que la catéchèse oecuménique d’Oullins est unique, en France et peut-être même dans le monde ! Nous pouvons en ressentir une certaine fierté, mais comment, aussi, ne pas regretter que ce qui se vit ici depuis un demi-siècle, ne le soit pas ailleurs ? N’aurions-nous reçu pour vocation qu’une fonction prophétique ? Peut-être. D ‘autres belles choses, différentes, heureusement, existent sur la surface du Globe. Mais la flamme oecuménique d’Oullins, dont la pérennité atteste de sa pertinence, mériterait certainement de briller au sommet d’autres collines ! En tout cas, il faut qu’elle continue de briller, davantage et de manière plus écologique que les torchères de la raffinerie de Feyzin, et de manière moins pétrifiée mais tout aussi célèbre que la flamme de la statue de la Liberté dans la baie de New York. « Vous êtes la Lumière du monde ! », nous dit le Christ, lui la Lumière née de la Lumière !
Cinquante ans de multiples amitiés ! Cinquante ans de joyeux efforts pédagogiques ! Cinquante ans d’efforts et de jubilations à lire la Bible et à la faire connaître ! Cinquante ans durant lesquels le sang de l’Evangile a circulé dans les cœurs de milliers d’enfants et de jeunes, et aussi dans les cœurs de leurs parents ! Cinquante ans de fidélité aux précurseurs de cette aventure, pasteurs, prêtres et laïc ! Cinquante ans durant lesquels nous aurons essayé de vivre en actes la prière du Christ pour l’unité de ses disciples : « Père ! Que tous soient Un en Nous, comme Toi et moi sommes Un ! ». Cinquante ans au service de nos Eglises respectives. Cinquante ans au service du Corps du Christ ! Alleluia !

Christian Delorme

Prédication de Françoise Sternberger : 1Corinthiens 12-13

A la catéchèse œcuménique, il y a des CE1 et aussi des lycéens, ceux qui vont au culte, ceux qui vont à la messe et ceux qui n’y vont pas, les créatifs, les réflexifs, les sportifs, des animateurs, des animatrices, les organisés et ceux de la dernière minute.
Il y a toutes sortes de dons et de chansons, tellement de dons, c’est bien mieux qu’une boîte de vitamines.
Ça fait bouger les lignes. C’est stimulant. C’est passionnant. Ça me passionne le nombre de mots nouveaux et de concepts à apprendre des lycéens de vieux mots credo et Notre Père, Bible, foi, église, dont donner le goût, parfois à quelques uns…
J’ai tracé un signe de croix sur un front, moi la cévenole huguenote…
J’ai partagé en retour, je crois, un peu de ma non cléricalisé
Passionnez-vous pour les meilleurs dons de la grâce. Dit Paul
Parfois ça pique et c’est ça qui me donne envie de courir la course de l’Evangile avec le caté, avec les jeunes, avec  les paroisses, vous tous et toutes.
Courir vers ce but dont parle Paul : « quand viendra l’accomplissement » Mystère d’un plus tard, d’un « à venir » dont aucun n’a la maîtrise. Ce qui est partiel sera aboli.
L’accomplissement de la création, l’accomplissement de l’amour, ne nous appartiennent pas en mains propres… Pas plus que l’accomplissement du KT oecuménique…
Tout est grâce. Ça c’est un peu une pirouette protestante ! Mais j’y crois quand même.
Passionnez-vous pour les meilleurs dons de la grâce.
Et je vais vous montrer la voie qui surpasse tout,  dit Paul…
50 ans de KT, de préparations, d’animations, de sorties, de séjours à Taizé, de cultes et messes en famille, de fêtes de la foi, de baptêmes et de confirmations, autant de fruits d’une passion partagée et de séances assez sportives !!
Et bien nous dit Paul tout cela, ce super KT ce n’est rien ! Si… C’est dur à entendre en cette fête du KT !
Ce super KT oecuménique unique dans le monde pourrait sonner creux.
Même animé de supers pasteurs et curés, animatrice en catéchèse, catéchètes, parents qui donnent tout leur temps, leur énergie, leurs dons merveilleux, leurs enfants merveilleux, tout cela ne servirait à rien si ! Si nous n’avions pas avant toute chose l’amour du Christ en nous.
Même si nous avions le meilleur des documents de catéchèse acheté à prix d’or au pays de Calvin, cela ne servirait à rien, si nous ne portions pas dans nos cœurs, chevillée au corps, notre unité de chrétiens, disciples d’un seul Christ que l’on ne saurait diviser…
Voici la voie qui surpasse tout, la voie du dépassement de l’ego spirituel. L’amour, toujours.
Cette voie de l’amour manifesté, incarné jusqu’à l’extrême en Jésus Christ surpasse les écueils des rivalités, des obligations de performances, des peurs, ces peurs d’être mangés, peurs de la confusion etc…
Tous nos dons ne sont qu’abandon, abandon à cet amour donné une fois pour toutes, inconditionnellement. Quel souffle de liberté !
Pourquoi se soucier encore de l’avenir si le KT oecuménique ne repose pas sur des supers héros ou des supers églises mais sur cette super amitié que nous fait le Christ de nous accompagner dans cette aventure, lui dont l’amour chanté par ce poème des Corinthiens pardonne tout, croit tout, ne succombe jamais…
Je vais vous le savez, passez le relais, mais avec quelle gratitude.
Tiens Leïla , c’est pour toi! Que la flamme continue, belle, chaleureuse, à montrer ce chemin de l’unité que Dieu nous donne.
Et pour vous, je voudrais lancer et laisser rebondir la question : qu’est-ce qui vous fait courir, qu’est-ce qui vous fait accourir au KT, à la Fête ? Et votre flamme comment va-t-elle ?

Françoise Sternberger, Pasteur